Même si la ligne d’arrivée était clôturée depuis une journée, le Vendée Globe n’était pas fini pour le seul skipper belge de cette édition : Denis Van Weynbergh. Le solitaire naviguait désormais hors-course. Lors de son arrivée ce samedi 8 mars 2025, l’aventure du Vendée Globe 2024-2025 s’est achevée avec un personnage haut en couleur !
Un skipper hors-délai
Depuis sa création en 1989, la course du Vendée Globe est encadrée par des règles strictes définies par la Direction de Course. Tous les skippers qui prennent le départ de cette course doivent respecter ce règlement pour des raisons d’équité, mais aussi de sécurité. Un temps limite pour effectuer le Vendée Globe est donc établi avant chaque départ. Pour rappel, le règlement pour cette 10e édition mentionne que la ligne d’arrivée fermait le 7 mars à 8h, ce qui correspond au temps du dernier concurrent de l’édition précédente, celle du Finlandais Ari Huusela.
Conscient de cette règle, Denis Van Weynbergh savait qu’en arrivant le 8 mars, il dépassait le temps limite pour être officiellement reconnu finisher du Vendée Globe : « Il y a un temps imparti, ça fait partie de la course. Moi j’essaie juste de tout faire pour rentrer le plus vite possible »
Malgré tout, la foule s'est pressée pour accueillir au petit matin un skipper qui naviguait hors-course. La ferveur du public pour le Vendée Globe n'est pas feinte. Elle est sincère et réelle.
Effectivement, ce matin-là, le public était au rendez-vous sur le chenal des Sables-d’Olonne pour accueillir le dernier solitaire. Après 117 jours en mer, Denis Van Weynbergh bouclait son tour du monde hors-délai, mais avec une ténacité qui forçait l’admiration. Son aventure a été marquée par de nombreuses difficultés, des doutes et des moments où l’abandon semblait inévitable. Mais son rêve était plus fort que tout : participer et terminer le Vendée Globe.
Une fin de course éprouvante
Deux semaines avant la fin de sa longue épopée, une pièce importante casse, le marin ne peut désormais plus hisser complètement sa grand-voile. Ce problème l’a probablement conduit à terminer hors course, mais sans rien enlever à son exploit. Le public est unanime, le skipper d’Ieteren Group est bon dernier mais il force le respect et l’admiration pour avoir passé autant de jours en mer !
Pour son premier Vendée Globe, Denis Van Weynbergh n’aura pas été épargné. Jusqu’aux tous derniers milles, le marin a dû rester sur ses gardes : « Même la manœuvre pour affaler était super difficile. Si je la ratais, je m’échouais sur la plage… ». À son arrivée, des figures emblématiques de cette édition du Vendée Globe l’attendaient pour le féliciter : Manuel Cousin, Arnaud Boissières et Jean Le Cam.
Avec 53 jours de plus que le vainqueur de cette édition, Denis revient en dernier, mais avec les honneurs. Il ne pourra cependant pas figurer dans le classement général. Charlie Dalin, le vainqueur de cette édition n’était pas présent sur les pontons, mais il a salué le dévouement dont a fait preuve le skipper belge : « L’arrivée de Denis clôt cette incroyable édition du Vendée Globe. Il peut être fier de son tour du monde ! Il a fait preuve de courage et d’un incroyable engagement pour ramener son bateau aux Sables-d’Olonne. Qu’il savoure cette ultime remontée du chenal, qui s’annonce mémorable et digne de sa combativité. »
Une aventure humaine et sportive hors norme
Denis Van Weynbergh n’est pas issu du monde de la course au large. Ancien journaliste qui a couvert le Vendée Globe, patron d'entreprise et moniteur de voile, il a construit son projet avec une approche originale : circuit court, réutilisation de matériel, et un esprit de débrouillardise.
Son projet était basé aux Sables-d'Olonne et était porté par une équipe entièrement bénévole. Ce Vendée Globe était plus qu’une course pour lui. C’était le rêve d’une vie et de toute une équipe. Un rêve qu’il a partagé avec tous ceux qui, comme lui, croient que l’impossible peut devenir possible : « Je crois que je vais pleurer toute la journée ! Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais des larmes de joie et d’émotion. »
Sur les quais, les drapeaux belges flottaient en hommage à celui qui, avec des moyens limités mais une détermination sans faille, est allé au bout de son rêve. De retour sur Terre, c’est très ému que Denis Van Weynbergh est revenu sur son aventure. Il avoue être très reconnaissant d’avoir reçu autant de soutien et d’avoir pu faire rêver, à sa façon, des centaines de personnes. Ce solitaire n’était pas du métier, mais avec la passion et le travail, il a su montrer que l'on peut accomplir de grandes choses. On retiendra de Denis cette phrase : « on a tous un petit Vendée Globe dans le cœur ». Une phrase qui veut dire beaucoup et résonne certainement dans la tête de beaucoup de personnes. Si Denis l’a fait, pourquoi pas vous ?
BRAVO DENIS !
Photo : site du officiel du Vendée Globe / Vincent Curutchet (Alea)