Ce mardi 4 mars, l’ancien journaliste du Figaro, Fabrice Amedeo, est revenu de son deuxième tour du monde après 114 jours seul en mer.
Le skipper de Nexans - Wewise participait pour la troisième fois au Vendée Globe, contraint à l’abandon en 2020, il n’avait pas pu couper la ligne d’arrivée. Cette nouvelle édition prenait alors un goût de revanche. Malheureusement, le monde de la course au large est impitoyable : on sait toujours quand on part, mais jamais quand on arrive !
La longue aventure maritime de Fabrice Amedeo
Fabrice Amedeo n’avait jamais mis autant de temps à boucler un tour du monde (103 jours lors de l’édition 2016). Si le compétiteur se dit être frustré de cette 32e place, le finisher est toutefois comblé. Sur la fin de course, il croyait bien ne jamais atteindre la quête finale : le chenal des Sables-d’Olonne.
« (…) l’éternité est entrée dans ma tête »
Soulagé, le marin a d’ailleurs pris quelques minutes, juste après le franchissement de ligne, avant de se montrer sur le pont de son bateau avec qui il aura partagé 114 jours d’aventure.
Fabrice Amedeo naviguait sur un bateau d’ancienne génération, adapté à son style et à sa vision de la course au large. À la suite de l’incendie qui avait réduit en cendres son bateau lors de La Route du Rhum 2022, le marin a choisi de reconstruire son bateau en optant pour une configuration plus classique, en remplaçant les foils par des dérives. Le skipper de Nexans - Wewise a donc pris le départ de la 10e édition sur un dériveur.
Boucler ce tour du monde sonnait comme une libération pour ce solitaire qui a dû très vite faire face à des avaries. Des soucis techniques l’ont très vite ralenti (problème électronique, de vérin de quille, de capteurs, etc.) et l’ont amené à naviguer plus longtemps que prévu, l’obligeant même à rationner sa nourriture les 10 derniers jours de course. Fabrice confie qu’il est quelqu’un d’impatient, cette course lui aura appris la patience !
Le double projet de Fabrice Amedeo
Sa place dans le classement n’était sûrement pas celle qu’il espérait. Néanmoins, Fabrice Amedeo est satisfait, tous ses autres objectifs ont été cochés : naviguer sans aucune énergie fossile et réaliser des analyses scientifiques.
En effet, depuis plusieurs années, le skipper Fabrice Amedeo porte un double projet, à la fois sportif mais aussi scientifique. Son projet scientifique est dédié à la préservation des océans, terrain de jeu des skippers et de tant d’autres usagers.
Avec le parcours du Vendée Globe, les marins vont là où personne ne va. Les IMOCA deviennent alors des bateaux d’opportunité pour la communauté scientifique, c’est-à-dire que les skippers effectuent des missions à la place des scientifiques qui ne peuvent se déplacer dans les mers reculées du globe. Pendant ce Vendée Globe, Fabrice Amedeo a effectué de nombreuses mesures océanographiques recueillant des données sur la température, la salinité, le taux de CO₂, la concentration en microplastiques, etc. L’ensemble de ces données servira à la communauté scientifique internationale pour orienter les stratégies de préservation de l’écosystème marin et approfondir la compréhension des effets du changement climatique.
BRAVO ET MERCI FABRICE !
Photo : Site officiel du Vendée Globe.