Il y a un an, Sébastien Simon était encore blessé en raison de son accident pendant la course Retour à La Base. Son rêve de Vendée Globe 2024 semblait plutôt compromis. Et pourtant, aujourd’hui, il marque l’Histoire en devenant le premier Sablais à monter sur le podium de cette course légendaire.
« Finir le Vendée Globe était déjà un exploit, mais décrocher un podium (…), c’est extraordinaire.»
Il y a 4 ans, il n’avait pas eu le plaisir de couper la ligne d’arrivée puisqu’il avait été contraint à l’abandon non loin du cap de Bonne-Espérance. C’est donc avec émotion, que dans la nuit glaciale, à 1h27 exactement, Sébastien Simon a franchi la ligne d’arrivée en 3e position du Vendée Globe 2024 après 67 jours, 12 heures et 25 minutes.
Son rêve de Vendée Globe, Sébastien Simon l’a depuis toujours. Il a 34 ans, cette course fête ses 35 ans. L’enfant du pays, qui avait commencé en Optimist sur la plage des Sables-d’Olonne juste à côté du mythique chenal, revient cette-fois en héros à bord de son IMOCA.
Pour sa première interview, le skipper du Groupe Dubreuil revient sur sa course qui n’aura pas été un long fleuve tranquille. Mais impossible n’est pas français, et surtout pas vendéen ! Ce n’est pas un foil en moins qui allait arrêter le sablais qui a fait preuve de courage et de ténacité tout au long de sa course.
« Il y a eu beaucoup de sacrifices, beaucoup d’envie, beaucoup d’énergie (…) Cette troisième place appartient à toute l’équipe, à mes partenaires, et à ceux qui m’ont soutenu dans les moments difficiles. Je suis incroyablement fier de ce parcours. »
Les tracas, Sébastien Simon connaît, et en plus de son foil cassé, il a dû affronter la perte d’une bonne partie de sa nourriture contaminée par une fuite de carburant. Un défi à la fois physique et mental, tant on sait que bien manger joue un rôle important dans la performance. En guise de réconfort, le skipper s’est bien rattrapé pour son premier repas d’après-course : raclette, steak saignant et un bon soda !
Pendant son deuxième Vendée Globe, celui qui a remporté la Solitaire du Figaro en 2018, n’a eu de cesse de montrer de quoi il était capable :
- Il a occupé la première place pendant quatre heures, seulement un jour après le départ de l’épreuve.
- Il a signé le record de vitesse des 24 heures en course et en solitaire, avec 615,33 milles parcourus, soit 1 139,6 km.
- Il a navigué avec son foil tribord cassé à partir de l'océan Indien. En cas de navigation sur bâbord amure (gauche), il a déclaré pouvoir perdre jusqu’à 30 % de vitesse.
- Il est parvenu à prendre la première place à Charlie Dalin pendant 16 heures, alors qu’il lui manquait un de ses foils !
À peine les deux pieds posés à terre, le skipper vendéen évoque déjà le prochain Vendée Globe et affiche clairement son ambition : gagner l’Everest des mers. Une troisième place avec un foil en moins, c’est dire combien Sébastien Simon n’était pas là pour faire de la figuration. Aujourd’hui, le héros sablais n’a peut-être pas remporté l’épreuve, mais en repoussant les limites du possible, il aura gagné l’admiration de ses concurrents et celle de ses supporters.
BRAVO SÉBASTIEN !
(photo par Olivier Blanchet / Alea. Site du Vendée Globe)