Alors qu’ils poursuivaient le contournement de l’Antarctique dans les mers du Sud, quelques-uns de nos solitaires ont eu la mauvaise surprise de partager leur route avec des géants de glace : les icebergs. Un fait qui n’était pas arrivé depuis le Vendée Globe 2008-2009.
Ces glaces flottantes, quand elles dérivent, sont très dangereuses pour les bateaux de course. Et tous les marins s’en passeraient bien ! L’heure est à la vigilance.
Comment protéger les skippers de ces glaces dérivantes ?
Pendant ce contournement, la sécurité des skippers est la priorité numéro une pour la direction de course. Afin d’éviter une éventuelle collision avec ces blocs de glace, la Direction de Course du Vendée Globe a mis en place depuis 2016 une Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA). Cette ZEA empêche les marins d’aller chercher les vents de l’extrême Sud au niveau du 60e parallèle Sud, et donc de se rapprocher du continent de glace. Il s’agit en réalité d’une ligne imaginaire composée de 72 points GPS. Les skippers ne doivent pas la franchir sous peine de sanctions.
Comment est délimitée la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA) ?
Pour délimiter cette zone l’organisation du Vendée Globe a fait appel à l’entreprise CLS (Collecte Localisation Satellite) qui se sert de satellites pour surveiller les icebergs depuis… l’espace ! Situés à plus de 700 km au-dessus de la mer, les satellites détectent, analysent et suivent ces « géants de glace » de jour comme de nuit. Selon le déplacement de ces glaces, la ZEA est susceptible d’être modifiée pour la sécurité de tous les skippers. Toutefois, pour raison d’équité, cette zone d’exclusion n’est plus modifiable lorsque le premier a dépassé cette zone. La surveillance satellitaire est alors renforcée pour tenir informés les skippers naviguant à proximité d’icebergs.
Comment les icebergs se retrouvent-ils dans les mers du Sud ?
Une présence suspecte au-delà de la zone des glaces habituelles pourrait s’expliquer par l’accélération du dérèglement climatique qui s’intensifie dans l’hémisphère Sud ces dernières années. Il est à noter que les courants de profondeur dans les mers du Sud jouent un rôle important dans la dérive de ces icebergs, qui peuvent se déplacer entre 1 et 5 km/h.
Quelle est la taille d’un iceberg ?
Chaque iceberg a ses spécificités (taille, forme). Il y a quelques semaines, CLS avait repéré des icebergs de « taille kilométrique »[1] qui ont continué de dériver vers le nord-est de la ZEA. Par exemple, l’iceberg repéré par Sébastien Marsset et Éric Bellion avait, selon les spécialistes, une taille proche de Fort Boyard !
[1]« Des icebergs peuvent encore remonter »: des satellites braqués au-dessus du Pacifique pour sécuriser les derniers skippers du Vendée Globe – Aude Henry, France 3 Occitanie.
Pour en savoir plus : Le Vendée Globe depuis l’espace avec CLS